L’ouvrage « Sœurs, Saintes et Sibylles »* fait suite à l’installation de Nan Goldin, présentée par le Festival d’Automne à Paris à la Chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière du 16 septembre au 1er novembre 2005.
La narration personnelle nous sert ici à aborder une question universelle, celle du piège qui peut se refermer sur une femme, au propre et au figuré, à la lumière d’un double contexte psychologique et mythique. Au départ, deux récits personnels. D’une part, l’histoire de ma sœur aînée Barbara, considérée comme rebelle par mes parents et enfermée en hôpital psychiatrique pendant la majeure partie de son adolescence. À dix-huit ans, un jour de sortie, elle s’est jetée sous un train. D’autre part, deux séjours personnels en hôpital psychiatrique à Londres en 2002, le premier pour échapper au piège de la toxicomanie et le second pour me protéger de ma dépression, ce dernier s’étant lui-même transformé en un piège douloureux. Le thème du piège se tisse également à travers la parabole de Sainte Barbe (ou Barbara), patronne des architectes, des mineurs, des pompiers et autres corporations liées au feu, car elle protège de la foudre et des coups de grisou.
L’auteur : Nan Goldin naît en 1953 à Washington et réalise sa première exposition en 1973 avec des photographies noir et blanc de drag queens.
*Commande publique du Ministère de la culture et de la communication (Délégation aux arts plastiques - Centre national des arts plastiques) et du Festival d'Automne à Paris.
