Des trois géants de la Renaissance italienne - Michel Ange, Léonard, Raphaël -, le premier nous touche par sa force, le deuxième par la multiplicité des formes de son génie, tandis que si la qualité exceptionnelle du l'œuvre du troisième est évidente, nous avons souvent une certaine difficulté à dire les raisons de ce jugement qui est plutôt un sentiment.
Bref, Raphaël est à redécouvrir.
En effet, depuis la fin du siècle dernier sa figure s'est un peu estompée. Pourtant, par nombre d'aspects, le peintre d'Urbino est notre contemporain. Ayant vécu le passage d'un monde à l'autre, il fut le spectateur et l'acteur de la redécouverte, de la "réinvention de l'Antiquité. Héritier le plus brillant de la tradition picturale toscane et ombrienne, enfant choyé des cours princières empreintes d'humanisme, il est celui qui redéfinit radicalement l'enjeu de la peinture. En cela, il est aussi le fondateur d'une nouvelle "manière" qui se perpétuera jusqu'à la fin du XIXe siècle.
L'auteur Konrad Oberhuber, professeur émérite et directeur du Musée Albertina de Vienne, présente une savante et complète reconstitution des travaux de Raphaël, et explore les contextes historiques, culturels et artistiques qui ont influencé ses réalisations : depuis sa période de formation à la cour d'Urbin, en passant par ses rencontres avec les pôles artistiques, en pleine effervescence, d'Umbria et Florence, jusqu'aux années les plus productives dans la Rome de Julius II et Léo X .
